BFM Business préfère nous dire que les entreprises ont encaissé le choc des gilets jaunes : "En dépit de la crise sociale qui aura marqué l’hiver, le nombre de défaillances d’entreprises recule au deuxième trimestre. Les aides publiques et l’autofinancement ont permis aux TPE et aux PME de tenir le coup."
« Les entrepreneurs ont tenu ! », clame l’institut Altares. Les défaillances d’entreprises, qui reculent de plus de 3% au deuxième trimestre, atteignent leur plus bas niveau depuis 2008, estime l'étude publiée mercredi par le cabinet. On compte un peu plus de 12.300 sociétés sur le carreau entre avril et juin, contre 12.700 un an plus tôt. Pas d'hécatombe pour les entreprises tricolores, alors même que beaucoup s’attendaient à un effet à retardement du mouvement social entamé en novembre dernier.
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L’Etat a aussi mis la main à la pâte pour aider les entreprises à traverser ces mois tumultueux. Bercy, dès les premières semaines du mouvement, avait mis en œuvre un dispositif de soutien reposant sur un report des échéances sociales et fiscales, voire des exonérations fiscales pour les sociétés les plus touchées. Selon les chiffres de la Direction générale des entreprises (DGE), ce dispositif aurait permis un étalement de plus de 112 millions d'euros d'échéances sociales et de 104 millions de créances fiscales. Ces mesures d’accompagnement, prévues jusqu’en avril, avait été prolongées jusqu’en juin.
Le nombre de redressements judiciaires grimpe de 5% pour les entreprises de moins de 3 salariés. Pour beaucoup d’entre elles, la crise des gilets jaunes n’a pas été seulement un problème de financement, mais a été aussi ressenti dans les commandes. Certains jours de manifestations ont vu un blocage presque total de la zone de chalandise – et donc aucune entrée d’argent – dans une période de fêtes souvent cruciale pour certains secteurs.
Et maintenant ?
« La fin des mesures d’accompagnement va naturellement sonner le rappel des paiements et cotisations en retard et tous n’auront pas récupéré la trésorerie pour effectuer ces règlements », prévient Thierry Millon, directeur des études Altares, cité dans l’étude. Un récent rapport sénatorial estime en effet qu’une forte hausse du nombre de défaillances n’est pas à exclure pour les six prochains mois.
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