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Photo du rédacteurMichel Picot

Les patrons français, ces grands malades...

Le quotidien les Échos revient sur l'étude de l'observatoire montpelliérain Amarok, qui scrute depuis dix ans la santé des dirigeants de PME. Selon l'étude, 17,5 % des dirigeants sont exposés au risque d'épuisement professionnel... Extraits et compléments d'info.




17,5 % des chefs d'entreprise français sont exposés à un risque d'épuisement professionnel. C'est le chiffre clé d'une étude parue récemment dans  « La Revue française de gestion » . Réalisés, courant 2019, auprès d'un échantillon représentatif de 1.500 dirigeants, les entretiens ont été conçus et analysés par l'Observatoire Amarok, association montpelliéraine.


Conclusion : les experts-comptables sont en grande souffrance (risque de burn-out à 30,2 %), ainsi que les agriculteurs (35,1 %) et les artisans (entre 31 % et 35 %). Les agriculteurs ressentent, d'après l'étude, « une perte progressive de la maîtrise de leur destin. Or, le sentiment de maîtriser son destin est bon pour la santé. Ils sont soumis à des marchés mondiaux, dépendent d'aides européennes et subissent de plein fouet l'agribashing », détaille Olivier Torrès, fondateur d'Amarok et chercheur à l'université de Montpellier.


Ce dernier reprend une proposition d'Amarok, qui préconise d'élargir les missions de services de santé au travail aux 3,2 millions de travailleurs non salariés. « Ca avance. Tous les assureurs mutualistes ont financé une partie de nos travaux », se félicite Olivier Torrès, dont l'observatoire, qui compte 450 adhérents, est désormais en quête d'une reconnaissance d'intérêt général.

Entreprendre est cependant, au global, bon pour la santé, tempère l'enseignant. « Les patrons travaillent énormément, avec passion et dans un état d'esprit positif. Ces facteurs dits 'salutogènes' sont souvent plus forts que les facteurs pathogènes. Mais la variance est plus forte que pour le reste de la population. En cas de burn-out, celui-ci sera plus violent. » A Bercy, la direction générale des entreprises travaille à un programme de valorisation de l'échec dans l'entrepreneuriat, phénomène encore très stigmatisé dans la mentalité française.


Pionnier de la recherche sur la santé des entrepreneurs, l’enseignant a créé l'Observatoire Amarok sur la santé des travailleurs non-salariés nous dit Capital. Et il a cosigné, en 2016, une étude réalisée auprès de 357 patrons de TPE et PME, qui répertorie les facteurs de stress alimentant la surcharge mentale. Les principaux risques ont un lien direct avec la pérennité de l'entreprise : éventualité d'un dépôt de bilan, problèmes de trésorerie, baisse de l'activité commerciale, mauvais résultat annuel, conflit avec un associé…


Dans les petites structures, où la polyvalence est obligatoire: les managers doivent chaque jour prendre des décisions capitales dans des domaines très différents : comptabilité, marketing, logistique… Cela les pousse régulièrement à sortir de leur zone de confort et leur donne l'impression d'avoir toujours le nez dans le guidon. Elément aggravant, ces risques psychosociaux s'exercent sur des organismes et des psychismes très sollicités : d'abord, par une quantité de travail importante, en moyenne 55 heures hebdomadaires contre 38,4 pour les salariés selon la Dares ; ensuite, par une dette de sommeil fréquente. Ils ne dorment en moyenne que 6h30 quotidiennes contre 7h04 pour l'ensemble des Français...


À quand une médecine du travail pour les patrons ?

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