Et si on parlait de Paris ?
Et si on parlait de celles et ceux qui bossent dans ces conditions ?
Et si on parlait des dégâts économiques, et, au-delà, des dégâts sociaux et humains ?
Et si on parlait d’égalité ? Je n’irai pas jusqu’à évoquer la fraternité, qui va pourtant avec la liberté. Mais je vais en parler aussi.
On en parle de l’égalité ?
Qui « profite » actuellement largement de droits obtenus en échange d’une paix sociale, de la sécurité de l’emploi et au mépris – souvent - de « l’usager ? »
Cet « usager » justement, qui a peut-être besoin d’électricité pour une question médicale. Mais cela ne semble pas gêner certains, qui seraient pourtant bien contents qu’eux ou leurs proches puissent bénéficier de ce service en cas de graves problèmes de santé.
Ne parlons pas de toutes celles et ceux qui ont besoin de soins et qui ne peuvent se déplacer.
Mais, peu importe : « il s’agit de dommages collatéraux » entend-on dire. » No comment.
On fait quoi ?
Si pour certains, le mot "fraternité" a disparu de leur état d’esprit, de leur manière de penser et de leur vision du bien-vivre ensemble, les acteurs locaux de la capitale de la France ne semblent, eux aussi, guère gênés par la tournure que prennent les choses. Fraternité à Paris ? Mon oeil.
Et notre chère patronne de la ville a disparu. Elle ne dit rien.
Seule la Présidente de Région demande un remboursement des « usagers » des transports. La moindre des choses, mais pour l’heure : rien n’est décidé et il n’y a toujours aucun métro fiable. La plupart sont à l'arrêt. Mais on verra plus tard...
Alors prenons un vélo ? Aucune des stations « Vélib » ne fonctionnent dans cette ville avec des vélos en piteux état ou désactivés. Personne ne semble s’en offusquer.
Les taxis ? Ils craquent eux aussi car il devient impossible de circuler, les chauffeurs privés, eux, le font. Mais qui a appuyé lourdement sur le bouton « hausse des prix, sans limite » chez les VTC ?
Les bus « Macron » dans Paris ? La patronne de la ville semble ne pas en vouloir : "ça pollue"
Chacun fait donc ce qu’il peut
Les cyclistes du dimanche se retrouvent donc en semaine dans la faune parisienne et ne s’arrêtent plus nulle part. Ils tracent. Le piéton est un con.
Il l’est aussi pour les « trottinetteurs » bobos : « Pousse toi de là que je passe ».
J’ai presque envie de les comprendre, car ils sont excédés. Nous le sommes tous. Mais sont-ils devenus fous en deux roues ?
La liberté ? Oui on a le droit, et heureusement, de faire grève et de se faire entendre. Mais bloquer une ville, un pays pour défendre ses propres droits m’inquiète.
La retraite du petit commerçant, restaurateur, patron d’une TPE… n’est déjà pas bien élevée (en fait, on ne sait pas ce qui va nous arriver) mais, de là, à l’empêcher de travailler en période de fêtes de fin d’année, est un crime.
Même si la Banque de France semble perchée dans ses retranchements en précisant que l’impact économique de ce « bordel ambiant » n’a que très peu d’impact, je crains – et j’espère me tromper – que les dégâts soient importants.
Doit-on rappeler qu’une majorité de gérants de société n’a pas droit au chômage ? Qu’ils supportent les dettes et les charges, même en cas de (fortes) baisses du chiffre d’affaires ? Doit-on rappeler que ces derniers n’ont rien demandé et qu’après une saison « gilets jaunes » c’est la double peine aujourd’hui ?
Mais les syndicats ont repris la main sur une contestation qu’ils ne maitrisaient pas l'année dernière. Là est l'essentiel ?
La liberté du Gaulois
Alors comment sortir de cette situation ? Le syndicaliste en chef à moustache veut continuer le combat. À 4500 euros par mois, il peut continuer à justifier son poste. De l'autre coté, que dire des trous de mémoire de l’homme en charge du dossier qui font tâche. Je veux bien un ou deux oublis. Mais 11 (ou plus ?). C'est inquiétant.
Chacun pour soi
Alors, ça y est, nous sommes rentrés dans « le chacun pour soi » :
« Toi, malade chez toi. S’il n’y a plus d’électricité, tu fais partie des dégâts collatéraux. Tant pis, mais tu comprends bien qu'il faut se faire entendre ! »
« Toi, restaurateur, commerçant, gérant d’entreprise, si tu disparais, ce ne sera pas de notre faute, mais celles de ceux qui nous gouvernent »
« Toi, tu dois savoir que ce qui nous ait proposé ne nous arrange pas. »
« Pour Noël, tes enfants. Tu te les gardes chez toi ! » (Même si le service de voyage d'enfant seul n'est pas assuré par la SNCF elle même, mais il a été supprimé par la SNCF. La CGT ne s'est pas indignée et elle se positionne comme victime de sa direction... )
J’arrête là. Je suis énervé. Et pendant ce temps là, la boss de l’Hôtel de ville ne moufte toujours pas. Élections municipales obligent ?
On en parle de la forte hausse de la délinquance à Paris ? De la saleté de cette ville ? De la hausse de la dette et du coup des différentes taxes ? Du fiasco Vélib et Autolib ? Du lamentable plan de circulation qui fait que la pollution est toujours aussi forte (le bordel de la circulation en plus ?).
Mais elle n’est pas seule à être perchée et totalement déconnectée. Les candidats aussi s’expriment peu voire pas du tout. La faute aux médias ?
Enfin, on le rappelle ? Pour les entrepreneurs, les charges sociales et les organismes collecteurs, qui ne savent pas parler autrement qu’en utilisant le mot « pénalités », ne feront rien pour vous. Sont-ils plus cléments ? Pas sûr. Même face à un hôtelier en pleurs.
Ont-ils imaginé des solutions ? Non.
On en parle aussi de cette France administrative et fiscale qui, elle, ne s’arrête pas ?
Alors oui, les heures passent et les infos changent.
Peut-être aurons-nous des trains, des métros et des bus en fin d’année ?
Il n’empêche que le mal est fait.
L’image de ces professionnels compétents mais gâtés au détriment de celles et ceux qui « rament » et sont obligés d’aller bosser, est gravement ternie. Difficile d’accorder un quelconque crédit à ces privilégiés persuadés que ce sont les autres qu’ils le sont.
Dialogue impossible ?
Par fierté gauloise, il est impossible de dialoguer intelligemment dans ce pays. D’échanger des idées. D'avancer ensemble.
Au fait, quelles sont les propositions et les idées des syndicats sur la question des retraites ?
Je n’ai rien entendu à moins que le message ait été brouillé. À cause des autres ? Encore une fois : la faute aux autres ?
Débat stérile et idiot
« Renouvelez-vous » : voilà ce qu’entendent les salariés (privé ou public) mais ce renouvellement "c’est pour les autres, pas pour moi" entend-on en écho.
Chers amis du métro et des trains : montez votre entreprise ! Soyez indépendant et vous comprendrez combien vous êtes super bien lotis aujourd’hui !
Et les Parisiens : vous êtes cons ?
Je suis surpris par cette forme de résignation dans une ville qui, je le rappelle, est sale, dangereuse, sans transport et chère (loyer, taxes… et place dans les parkings)
Je suis surpris que personne ne hausse le ton. Accepte tout.
C’est peut-être mon cas d’ailleurs. J’ai la chance d’avoir mon entreprise près de chez moi et j’y vais à pied. Mais les balades de nos grévistes m’ont déjà faire perdre 3000 euros et pour une TPE de deux personnes : ça compte. Et je pense que ce n’est pas fini.
Mais j’ai de la chance, par rapport à certains entrepreneurs qui jouent actuellement leur chiffre d’affaires de l'année, et qui ne s’en remettront peut-être pas. Et tout le monde s’en fout. Sauf eux.
Chacun sa peau.
Et si je quittais Paris ? Lâche que je suis.
Et j’en ai ras le c…
> Un entrepreneur en colère
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