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Photo du rédacteurMichel Picot

Pourquoi les Français sont-il si pessimistes ?

Dans le cercle des Echos : pourquoi les Français se montrent alarmistes et défaitistes lorsqu'ils sont interrogés sur l'état et l'avenir du pays. Chloé Morin, directrice de projets internationaux chez Ipsos, y décèle une crise du « nous ». Et celle-ci masque des fractures nouvelles entre les Français. Extraits


 


Le constat


- 20 % des Français jugent que notre pays va dans la bonne direction, contre 42 % de moyenne mondiale. Ce qui fait de nous le pays le plus négatif sur cet indicateur parmi une trentaine, juste devant l'Afrique du Sud…


- 70 % des Français s'attendent à ce que la situation de leur pays se dégrade dans les années à venir, ce qui fait de nous le pays le plus pessimiste parmi une quarantaine de pays où Ipsos a enquêté pour la Fondapol.


- 45 % des Français ont le sentiment que leur niveau de vie s'est dégradé ces dernières années, contre 29 % en moyenne chez nos voisins européens.

- Seulement 12 % des Français sont optimistes pour l'avenir des générations futures et 48 % pensent qu'il est aujourd'hui très difficile pour un jeune de gravir les échelons sociaux.


Et pourtant


- 70 % des Français de moins de 35 ans sont optimistes pour leur avenir.


- 60 % des Français conviennent que la qualité de vie est meilleure en France que dans les pays voisins.


- 72 % des Français se disent, à titre personnel, satisfaits de leur vie - un bonheur qui repose avant tout sur la qualité de leurs relations sociales, de leur vie de famille, du fait d'être en bonne santé et d'avoir du temps pour soi.


La crise du "nous"


Nous sommes donc individuellement plutôt heureux, mais bien incapables de nous projeter ensemble dans un avenir désirable, nous doutons d'être capables de relever collectivement les défis immenses qui sont devant nous - de la mondialisation au réchauffement climatique, en passant par la résorption des inégalités ou la lutte contre le terrorisme et les formes multiples de radicalisation...


Une crise du « nous », tout simplement. Que nul responsable politique, nulle institution, n'a à ce jour réussi à surmonter.


Cette crise collective est loin d'être uniforme sur tout le territoire, et ressentie de la même manière par tous les segments de la population. Les niveaux de confiance en l'autre et en l'avenir varient en effet énormément selon que l'on est jeune ou vieux, selon le statut économique, le revenu, le statut marital… Ils varient selon que l'on habite dans une grande métropole, une ville moyenne ou un village rural. Ils sont même différents selon que l'on est croyant ou non !


Ces nouvelles fractures, qui traversent les nations en leur coeur, sont d'ailleurs peut-être en train de prendre le pas sur les clivages entre pays : la fracture rurale/urbaine, éduqué/sans diplôme, statut d'emploi protégé/outsider… toutes ces fractures se retrouvent en effet dans nos enquêtes internationales, que l'on soit Chinois, Américain, Français ou Canadien.

Les résorber devient alors un sujet d'intérêt global, et non plus un simple problème de grandeur nationale perdue ou d'identité collective à reconstruire...

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